La campagne Rouge Gorge est organisée par la Société Française de Carcinologie Cervico-Faciale (SFCCF) et la Société Française d’Oto-Rhino-Laryngologie et de Chirurgie de la Face et du Cou (SFORL). Elle a lieu du 2 au 5 avril et a pour objectif de sensibiliser le grand public par l’intermédiaire des professionnels de santé afin d’améliorer le diagnostic et la prise en charge de ces pathologies.
Source : Institut national du cancer et Société Française d'ORL et de Chirurgie de la face et du cou.
Les cancers de la gorge
Le cancer de la gorge est aussi appelé "cancer des Voies Aéro Digestives Supérieures" (VADS). Il touche en général la cavité buccale, le larynx et le pharynx et entraine des conséquences sur la déglutition, la parole et la respiration. Les voies aérodigestives supérieures comprennent différents organes pouvant être le siège d'un cancer :
Les voies digestives supérieures
Elles interviennent dans la déglutition et la digestion des aliments. Elles comprennent :
- la bouche (lèvres, langue, palais)
- les glandes salivaires
- deux zones du pharynx (oropharynx et hypopharynx).
Les voies aériennes supérieures
Elles correspondent à la partie haute du système respiratoire et regroupent :
- les fosses nasales
- le pharynx, le larynx contenant les cordes vocales
- les végétations, les sinus
- les amygdales palatines, l’épiglotte.
Quelques chiffres
Chaque année, 15 000 personnes sont touchées par les cancers de la gorge en France.
10 932 des nouveaux cas sont diagnostiqués chez les hommes, 4 332 cas chez les femmes. Si le nombre de cancers de la gorge diminue chez les hommes, il est en augmentation chez les femmes, tendance notamment en lien avec l’évolution du tabagisme chez elles.
Aujourd'hui, 70 % des cancers de la bouche sont diagnostiqués trop tardivement, ce qui réduit les chances de guérison. Plus un cancer de la bouche est détecté tôt, plus les traitements sont efficaces.
Les cancers de la gorge surviennent le plus souvent entre 50 et 64 ans, mais certains d’entre eux, comme les cancers de l’oropharynx HPV-induits, apparaissent chez des patients plus jeunes, en bonne santé générale et ne consommant pas d’alcool ou de tabac.
Les cas de cancers de la gorge HPV induits sont en augmentation et touchent aussi bien les hommes que les femmes. Ces cancers ont tendance à être diagnostiqués dans deux groupes d’âge : de 30 à 40 ans et entre 60 et 70 ans.
Les symptômes et signes qui doivent alerter
La plupart du temps, la personne va avoir des douleurs à la langue ou à la gorge, une tache rouge ou blanche dans la bouche, un enrouement, une déglutition difficile ou douloureuse, une grosseur dans le cou, le nez bouché ou un écoulement de sang par le nez…
Dans ces cas, il est recommandé de consulter son médecin généraliste en vue d’une orientation vers une consultation ORL ou maxillo-faciale si certains des symptômes cités durent plus de 3 semaines.
Cette consultation spécialisée a pour objectif de réaliser un examen complet des voies aérodigestives supérieures (VADS). Elle doit être organisée rapidement (dans les 15 jours), si possible directement par le médecin généraliste, afin de ne pas retarder la mise en œuvre du traitement.
Prévenir et guérir
Les cancers de l’oropharynx (amygdale et base de la langue) reliés au PapillomaVirus Humain (HPV) sont traités de la même façon que les autres cancers de l’oropharynx, ils ont un meilleur pronostic que les cancers liés au tabac et/ou à l’alcool.
A terme, la prévention de ces cancers par la vaccination, comme pour les cancers du col de l’utérus, pourrait être envisagée. Trois vaccins existent pour la prévention des infections par les HPV. La vaccination est recommandée chez les filles et les garçons de 11 à 14 ans révolus. Le vaccin est d'autant plus efficace que les jeunes filles et les jeunes garçons n'ont pas encore été exposés au risque d'infection par le HPV.En rattrapage, le vaccin est recommandé pour les personnes des deux sexes de 15 à 19 ans révolus non encore vaccinées.
Les facteurs de risque
Le tabagisme et la consommation d’alcool sont les principaux facteurs de risque du cancer de la bouche, de la gorge.
Le tabac
Il est présent dans plus de 95 % des cas diagnostiqués, en raison des nombreuses substances chimiques cancérigènes qu’il contient. Tous les types de tabac fumé ou mâché peuvent être en cause. Le cannabis est également en cause et contient six fois plus de goudrons qu’une cigarette industrielle.
L'alcool
Il est présent dans plus de 90 % des cas de cancer des VADS. Son effet néfaste est proportionnel aux doses d'alcool absorbées (quel que soit le type de boisson alcoolisée : bière, vin, apéritif...), mais toute consommation régulière, même faible, est à risque.
Associée au tabac et très fréquemment à une mauvaise hygiène bucco-dentaire, la consommation d'alcool multiplie considérablement les risques de cancer des voies aérodigestives supérieures.
On estime que le risque de développer un cancer de la bouche peut être multiplié par 45 chez les grands consommateurs de tabac et d'alcool.
Autres facteurs en cause dans la survenue des cancers des VADS :
- de prédispositions génétiques
- de germes comme le papillomavirus ou le virus d’Epstein-Barr
- de l’exposition à des radiations ionisantes ou aux rayons ultraviolets (soleil, cabines UV...),
- l'exposition à la poussière de bois, au nickel, aux acides forts (acide chromique par exemple), au formaldéhyde... le plus souvent d'origine professionnelle
- l'exposition à l'amiante, sous certaines conditions, est reconnue comme impliquée dans la survenue du cancer du larynx.