Depuis plus de 10 ans, le CHU de Clermont-Ferrand s’inscrit dans une démarche d’optimisation de la gestion de ses déchets, par une réduction de leur production et un meilleur tri à la source. A l’occasion de la semaine européenne de réduction des déchets, le CHU de Clermont-Ferrand fait le bilan de son impact.
Depuis quatre ans, l’établissement accélère la création de filières de tri en doublant son nombre, portant son effort de quelques filières à 40 filières aujourd’hui déployées. La moyenne nationale des CHU (autour de 15 filières) met en évidence l’engagement important du CHU de Clermont-Ferrand sur ce sujet. Ces filières comprennent les déchets les plus conventionnels (déchets assimilés aux ordures ménagères) comme ceux issus de l’activité de soins (déchets d’activité soins à risque infectieux – DASRI - ou les films de radiologie à détruire).
En 2020, le CHU a produit 1 873,12 tonnes de déchets (-3% en 5 ans, soit 8,13 tonnes) pour un coût de traitement de plus de 900 000 €.
Le CHU a anticipé l’application en 2023 de la loi sur le traitement des biodéchets
Dans le cadre du traitement de ses déchets, le CHU recherche en priorité des filières de valorisation, qu’elles soient matières, organiques ou énergétiques. A ce titre, un travail conséquent a été mené concernant le traitement des biodéchets pour le service restauration.
En 2019, pour répondre à la loi du Grenelle 2 de l’environnement et à l’arrêté du 12 juillet 2011, le CHU de Clermont-Ferrand a anticipé les obligations applicables en 2023 en installant deux sécheurs, permettant de déshydrater thermiquement les restes alimentaires afin de les transformer en substrat. L’appareil retire 80 % de l’humidité des biodéchets pour en réduire leur volume. Le substrat apparait sous la forme d’une poudre jaunâtre, qui est ensuite collectée par un prestataire spécialisé pour être valorisée localement en compostage normé et en biogaz destiné à la production d’électricité. Cette solution innovante de valorisation des biodéchets réduit tout autant le nombre de transports et a un effet très positif sur l’impact carbone.
Ces sécheurs sont destinés au traitement des restes de production de l’Unité Centrale de Production Alimentaire (UCPA) et des restes de repas du restaurant du personnel de l’hôpital Gabriel-Montpied. En 2020, il a été produit 12,3 tonnes de substrat par les 2 sécheurs.
Pour le restaurant du personnel de l’hôpital Estaing, le CHU sollicite la filière biodéchets mise en place et collectée par Clermont Auvergne Métropole ; ces derniers sont ainsi valorisés par compostage et méthanisation.
Préalablement à la mise en place des sécheurs, le service restauration a conduit une campagne de réduction drastique des biodéchets en cuisine centrale. En quelques semaines, le poids de déchets générés est passé de 180 à 110 kg par jour. Aujourd’hui, le volume quotidien est inférieur en moyenne à 100 kg ; rapporté au nombre de repas, cela représente une quantité faible d’environ 20 gr pour chaque repas produit.
En parallèle de ces filières, le CHU a mis également en place, en partenariat avec la Maison des Parents, un don de produits alimentaires non consommés à destination des familles. En 2020, il a été fait don de 11 391 plats.
Pour aller plus loin, le CHU réfléchit à des solutions qui permettraient de renforcer le tri des biodéchets dans les prochains mois, et notamment au niveau du restaurant du personnel Louise-Michel (aménagement de l’espace, acquisition d’une table de tri) et dans les services de soins pour les repas servis dans les chambres.
La gestion et la réduction des déchets au CHU en 2020
Le CHU s’inscrit dans des réductions importantes (entre 2015 et 2020) :
- -13% de déchets de soins et risques infectieux (-110 tonnes) ;
- -39% de déchets assimilés aux ordures ménagères (-225 tonnes) ;
- Grâce à la multiplication par 2,3 du nombre de filières de tri (40 en 2020, 4 supplémentaires en projet)
Répartition par sites des quantités de déchets (tout confondu) :
- Site Gabriel- Montpied : 1346 tonnes
- Site Estaing : 360 tonnes
- Site Louise-Michel : 42 tonnes