Pr Ana Marques, service de neurologie
Dans le cadre du Plan « Maladies Neuro-Dégénératives », le Centre Expert Parkinson du CHU de Clermont-Ferrand organise une formation destinée aux professionnels du pôle gérontologie du site Louise-Michel. Cette session pilote s’est déroulée le 16 octobre 2024 et vise à améliorer la prise en charge des résidents atteints de la maladie de Parkinson. La formation a été dirigée par le Pr Ana Marques et Corine Garsault, avec l’intervention de spécialistes en neurologie, neuropsychologie, soins infirmiers et orthophonie, pour une approche pluridisciplinaire.
L’ambition de cette initiative est de la déployer progressivement à d’autres établissements pour que de nombreux soignants puissent bénéficier de cette expertise et l’appliquer dans leurs établissements. Ce programme s’inscrit dans la volonté du CHU de Clermont-Ferrand de promouvoir des pratiques de soins innovantes.
Pour en savoir plus sur cette initiative et comprendre les enjeux spécifiques de la formation, nous avons rencontré le Pr Ana Marques, spécialiste au Centre Expert Parkinson du CHU de Clermont-Ferrand.
Quelle est l'importance de former les professionnels du pôle gérontologie sur la maladie de Parkinson ?
La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurologique la plus fréquente chez les personnes de plus de 65 ans. Elle impacte fortement le quotidien des patients et de leurs aidants, ce qui rend essentiel de mieux former les professionnels pour faire face à cette réalité. Ses symptômes divers et fluctuants – qu’ils soient moteurs ou non – posent de nombreux défis, notamment en raison de la complexité des soins nécessaires. Une formation spécialisée permettra d'améliorer la qualité de vie des résidents tout en répondant aux exigences croissantes de cette prise en charge.
Quels sont les atouts de cette formation pour les professionnels ?
La formation offre plusieurs avantages aux soignants. D’abord, elle renforce leurs compétences, leur permettant d'anticiper et de mieux gérer les symptômes. Ensuite, elle améliore la qualité des soins en adaptant les approches aux besoins spécifiques de chaque résident. Elle contribue aussi à réduire le stress professionnel en diminuant les situations de crise, ce qui améliore leur bien-être au travail. Par ailleurs, elle valorise leurs compétences, un atout pour leur carrière. Enfin, elle favorise le travail en équipe et améliore la communication avec les familles, renforçant ainsi la confiance et la satisfaction de tous les acteurs impliqués.
Quels sont les principaux symptômes de la maladie de Parkinson que les professionnels doivent connaître ?
Les symptômes moteurs incluent les tremblements, la rigidité et la lenteur des mouvements. Les symptômes non moteurs, souvent moins connus, sont également importants à identifier : troubles cognitifs, dépression, et problèmes de sommeil, qui nécessitent une attention particulière.
Quels sont les impacts de ces symptômes sur la vie quotidienne des résidents ?
Les symptômes de la maladie affectent les interactions et les activités quotidiennes des résidents. Les troubles moteurs limitent la mobilité, tandis que les symptômes cognitifs et émotionnels peuvent compliquer les relations sociales et le bien-être. Une prise en charge adaptée aide à atténuer ces difficultés et à améliorer la qualité de vie des résidents.
Quels sont les objectifs de cette formation pour les professionnels ?
L’objectif principal est d’améliorer la compréhension de la maladie de Parkinson pour mieux identifier ses signes précoces et évolutifs. Cette connaissance permet d’adapter les soins quotidiens aux besoins spécifiques de chaque patient, tout en assurant un accompagnement plus personnalisé.
Quelles seront les principales thématiques abordées pendant la formation ?
Les thématiques incluront une présentation approfondie de la maladie et de ses traitements, ainsi qu'une prise en charge des troubles cognitifs et psycho-comportementaux, des troubles de la déglutition et de l’équilibre.
La formation sera-t-elle étoffée d’ateliers pratiques ?
Oui, des ateliers pratiques ciblés seront organisés sur des aspects précis, tels que la gestion des troubles cognitifs et psycho-comportementaux, la déglutition et la nutrition, et le vécu des patients et des soignants. Ces ateliers permettront d'aborder la continuité des traitements et d’adopter des gestes spécifiques adaptés au quotidien.
Quels changements concrets sont espérés après cette formation dans la prise en charge des résidents ?
Les principaux changements attendus sont une meilleure qualité de vie pour les résidents et une réduction des complications de la maladie. Par ailleurs, on espère voir une amélioration dans la communication entre les équipes soignantes et les résidents, favorisant un climat de confiance et d'écoute.
Comment évaluer les résultats et l'efficacité de cette formation ?
Un suivi post-formation est prévu, avec des retours d’expérience des soignants pour évaluer les acquis et leur application dans la pratique. L’évolution de l’état des résidents sera également surveillée pour mesurer les effets directs de la formation sur leur bien-être.
Quels conseils donneriez-vous aux professionnels pour maintenir une prise en charge optimale des personnes atteintes de la maladie de Parkinson au quotidien ?
Je leur conseillerais de rester toujours à l’écoute des résidents et de leur ressenti, d’encourager le travail d’équipe pour adopter une approche multidisciplinaire, et surtout, de continuer à se former pour rester à jour sur les meilleures pratiques de prise en charge.